VMY - Vendredi 24 mai 2019
- Par sbarends
- Le 24/05/2019 à 23:59
Villa Marguerite Yourcenar - Vendredi 24 mai 2019
Dernière journée des collégiens, demain la maison et le parc seront de nouveau plongés dans le silence. Je ne suis pas sortie pour ne pas tenter mon rhume qui s'était assoupi, j'ai gardé la chambre et le lit pour être en forme le soir.
Nous avons - Geneviève Parot, Françoise Henry et moi-même - proposé une première partie au spectacle de Jacques Bonnaffé. Dans l'alcôve de la salle d'exposition, nous avons lu en avant-première des extraits de nos travaux en cours. Nous voulions offrir aux auditeurs et autres gens de passage un aperçu de ce qui s'écrit derrière les murs de cette grande demeure.
La salle était comble et le public attentif (puis ravi). Trois textes de natures très différentes, trois voix soudainement interloquées par l'énigmatique présence de Jacques Bonnaffé qui est apparu avec un lustre portatif et qui s'est planté là. The show must go on, ce happening n'a pas manqué de surprendre tout le monde. Toutefois, ce qui a pu sembler étrange dans un premier temps a fini par avoir du sens plus tard lors du spectacle.
Remords-moi le Nord, titre dudit spectacle, est une reprise de Les Vieilles carettes.
Les Vieilles carettes roulent encore. Depuis Calais, et les Feux d’hiver qui les ont vues poindre à l’horizon, elles se sont aventurées dans les festivals conteurs, sur des scènes diverses. Et parfois, chez des amis se sont arrêtées, réinventées et écrites. Grande parade des baratins, en reconnaissance à tous les Cafougnette de la vie quotidienne. C’est une déclaration d’amour à la scène et aux mondes saltimbanques. Un emprunt joyeux à cet aplomb pétillant propre aux Ch’tis lorsqu’on arrête de les caricaturer dans de mauvais scénarios. Disons, une fête de l’écoute usant des répertoires populaires, et comme un devoir de comédien, petit ouvrage d’art et de paroles.
Jacques Bonnaffé parle en patois pendant presque tout le spectacle, il cite Rimbaud, Luciel Suel, Domique Sampiero et tant d'autres. Il mélange les chansons d'un certain Raoul (Raoul de Godewarsvelde, figure emblématique de la chanson populaire du Nord-Pas-de-Calais) et de Patti Smith. On fait le grand écart entre les chansons de carnaval et la poésie de la Beat generation. Et on en ressort dans un drôle d'état. Je pensais ne pas accrocher au côté clown des premières minutes du spectacle puis j'ai peu à peu été conquise, émue, ravie, j'ai ri, j'ai applaudi. Bravo à lui.
Une table de livres était tenue par la librairie Calibou & co (Café-Librairie-Boulangerie) à Godewaersvelde. Les libraires sont adorables et ils aiment la poésie ! Allez-y.
Résidence écriture poésie roman Villa Yourcenar